Concours de Poésie 4e

(actualisé le )

Premier Prix

Les poupées effritées

Posées sur une étagère.
Ces poupées aux robes légères.
Semblaient me narguer,
Avec leur visage immaculé.

Symbole d’une perfection inexistante
Elles faisaient monter en moi ce désir qui me hante,
Ce besoin de tout casser,
Cette manière d’évacuer.

Les yeux vides, les lèvres mates.
Le teint pâle, les mèches plates.
Ange ou démon,
Elles ne m’inspiraient rien de bon.

Chaque jour, je les surveillais,
Leurs regards m’effrayaient.
Chaque jour, l’une disparaissait,
Brisée à coup de sentiments mauvais.

Une par une, je les maltraitais,
Pour épargner mes bras
De ces bouts de verre en fracas
Dont je me mitraillais.

Ce désir de destruction effréné
M’avait poussée à les tuer.
Elles qui suscitaient ma méchanceté,
N’étaient plus que de vulgaires poupées effritées.

Strauss (Léa Sonzogni)

Deuxième Prix

La nuit

La nuit tu es là,
La nuit tu es près de moi,
La nuit arrive lentement,
La nuit arrive heureusement.

La nuit tu n’es plus là,
La nuit tu n’es pas près de moi,
La nuit arrive malheureusement,
La nuit je suis mort.

La nuit passe sans toi,
La nuit je bois,
La nuit tu n’es pas là,
La nuit je suis mort sans toi.

La nuit n’est pas belle,
La nuit n’est pas faite,
La nuit n’existe pas,
Comme moi sans toi.

Mme Stéphanie (Alexandra Resmives)

Troisième Prix

Madame Moreira nous donna un devoir

Madame Moreira nous donna un devoir
Un poème engagé qu’il fallait composer
Samedi pour Lundi, on fut bien étonné
Si peu de temps hélas, le week-end serait noir

Je partais à Béthune pour ma mère fêter
A l’apéritif, père me servait à boire
Un peu d’eau dans un verre de cristal et d’ivoire.
Tard le soir, je rentrai juste pour travailler

Et seul dans ma chambre, drapé de mon peignoir
Je cherchais des rimes à la lueur du bougeoir.
Fatigué, enfin, je m’endormis épuisé

Le lundi, n’ayant pas achevé mon devoir
Vraiment mécontent, le professeur de français
Pour son plus grand plaisir allait donc me coller.

D.M.C. (Chris N’Landu)

Parmi les nominés, il y avait aussi :

Dans la catégorie "beau" :

Naufragé

Sur son doux visage, mon regard a jeté l’ancre,
Ses yeux bleus m’ont entrainé dans leurs méandres .
Cette bouteille à la mer autrefois lancée,
A bon port elle a accosté.

Sur les roches près de la rive
Des vagues déferlantes se brisent,
Reflétant la tempête de mes sentiments
Et parfumant mon coeur de l’air marin.

J’ai si peur de m’aventurer au large
Je préfère scruter en visière le rivage
Et rester lâchement à quai
Oui, encore et encore, je l’attendrai …

Mademoiselle (Alexia Ozoux)

La guerre

Une seule larme
C’est ce que j’ai versé
Quand j’ai appris la nouvelle

A cause des armes
Et la guerre a brisé
L’harmonie naturelle

Je t’ai vu partir,
Joyeux mais angoissé,
Vers les grands champs de tir.

Je t’ai vu sourire
de manière assurée.
Tu ne devras pas mourir.

J’avais rêvé.
Pendant tout ce temps
J’avais espéré.

Si j’ai peu pleuré,
Quand s’est écoulé ton sang
C’est que déjà je saignais,

Mon cœur saignait,
Car ma famille entière,
Et mes amis t’ ont précédé

Les soldats venaient,
Et sans façon sans manière,
Les ont tous tués.

Moi je suis restée,
La Vie devant moi,
Pour voir la fin de la guerre.

Et mon cœur, déchiré,
Ne pense qu’à toi.
Il marche vers une nouvelle ère.

Boucles d’or (Adèle Lemaître)

Dans la catégorie "drôle" :

Je n’aime pas la poésie

Je n’aime pas la poésie
car cela me fait rire
Je n’aime pas la poésie
car cela m’assoupit
Je n’aime pas la poésie
car cela m’ennuie
Je n’aime pas la poésie
car cela me donne envie d’aller au lit
Je n’aime pas la poésie
car il y a trop de i
Je n’aime pas la poésie
car il y a trop de spaghetti
Je n’aime pas la poésie
car je ne trouve plus de rimes
Je n’aime pas la poésie
car j’ai déjà fini

Je n’aime pas la poésie

Le Mouchoir

J’en ai marre d’être enrhumé
J’en ai marre de me moucher
Fini d’avoir la goutte au nez
Car je prends le petit papier

Ce petit papier est assez épais
Triple épaisseur pour ne pas irriter
Je le prends dans ma main tel un invité
Et je le pose sur mon nez

Mais avant je prends le produit
Pour évacuer tous les conduits
J’appuie sur le bouton pchii !
Et ça y est c’est reparti

Je vais mal dormir ce soir
Mais mon dernier espoir
Reste le mouchoir.

Le Palmier

Dans la catégorie "émouvant" :

Ta photo

Au fond de mon tiroir
Se trouve ta photo
Et lorsque vient le soir
Je la prends sans un mot.

Elle me parle de toi
Me fait revivre le passé,
Je la serre contre moi,
J’y dépose un baiser,.

Tu resteras pour moi,
Un être merveilleux,
Que je revois avec moi,
Rien qu’en fermant les yeux.

L’aube pointe son rayon d’or,
Je referme doucement le tiroir,
Où je cache mon trésor,
En espoir de te revoir.

Blanche

Remercie-la avant la fin...

Pendant près de trois longues heures
Elle attendait ton arrivée
Et au moment où jaillirent tes pleurs
Elle ne put s’empêcher de rigoler

Douze mois plus tard tu as dit tes premiers mots
Fais tes premiers pas
Et à tous ces moment-là
Elle était présente pour le moindre petit rot

Cette femme t’a donné le sein
Car tu étais et resteras à jamais son sang
Cette femme t’a consacré tout son temps
Pour que tu ne puisses manquer de rien

Tous ces cris qu’elle t’a infligés
Ne sont pas comparables à toutes les fois où elle t’a bercé
Elle a sûrement dû prendre cher, mais bon,
On peut dire que vous faites la paire, non ?

Un jour tu est parti,
Mais jamais tu ne l’as quittée,
Elle restera à jamais dans ta vie
C’est un peu elle qui t’a permis d’exister

T’’a-t-elle déjà dit « jusqu’à ma mort »
Je ne pense pas à moins d’avoir tort
A jamais elle restera et te guidera
Même en étant dans l’au-delà

N’oublie pas que
Ta mère t’a donné la vie
Mais la vie te prendra ta mère.

Carreaux cassés

Ana

Il y a cette voix dans ta tête.
Te répétant que tu n’es pas parfaite.
Cette sensation d’être différente.
Alors Ana arrive dans ta vie.
Croyant au départ qu’elle veut t’aider
Tu fais comme elle dit
Tu accomplis ses idées.
Mais quand Ana s’empare de ton corps
Il est trop tard.
Tu es toute seule dans le noir.
Il y a toujours la même voix dans ta tête
« Tu n’es toujours pas parfaite. »
Tu découvres qu’Ana est le diable
Mais quand tu le découvres il est vraiment trop tard.
Tu as déjà la peau sur mes os,
Les cheveux ternes
et les yeux fatigués.
Ta vie sociale est dévastée.
Quand une personne arrive pour t’aider
Te tends la main et ne te donne pas le choix
Tu attrapes sa main et ne veux plus la lâcher.
Mais même en ayant tout essayé
Ana reste à tes côtés.
Toujours la même voix dans ta tête.
« Tu es loin d’être parfaite »
Même si cette personne fait tout pour t’aider
Ana est plus forte que tout et elle est partout.
Tu rejoins les anges dans le ciel en laissant de ton seul passage sur terre
Le souvenir de tes ailes.

Ana est le terme pour parler de l’anorexie. Elle devient une personne dans notre vie et peut tout contrôler. C’est la raison pour laquelle j’en parle en tant que personne.

Erina Mil

Dans la catégorie "intelligent" :

L’esprit

Quand le corps se meurt l’esprit reste
Il persiste comme lorsqu’on s’accroche à la vie mais,
on finit par lâcher et on tombe,
Dans un gouffre sans fin
Dans le repos éternel
Paisible et doux est le silence
Calme et sereine est l’absence
Dans ce cas plus rien ne vit
Sauf l’esprit
Qui lui
S’échappe, s’envole
Là-haut selon certains.
Ils pensent que la mort n’est qu’une étape dans notre vie,
Qu’il y a quelque chose après
Que la lumière conduit à l’esprit
Dans l’infini.
Je ne pense pas qu’il y ait de paradis
Ou d’enfer.
Mais sans doute quelque part
Dans ce gouffre sans fin qu’est la mort,
Il y a peut-être une lumière qui nous guide
Et nous fait vivre.

Ange 2-318

La musique

Mes doigts courent sur les cordes
Et mon violon vire
Les pizzicatos éclosent comme des saphirs
Jaillissent de mes rêves dans le désordre

Mon archet roule et vacille
Comme un bateau sur l’eau
Je lis les lignes du tempo
J’assemble les croches et les trilles

Mon cœur vibre au premier crescendo
Un rayon de lune éclaire mon visage
Le souffle court, le sourire sage
Et le silence s’installe par un vibrato.

« La musique » écrit par Chaton 91

Le rêve

Il est flou, vague, nébuleux
Il est la scène de situations irrationnelles
Où l’on rencontre les morts comme les vivants
Les fictifs comme les réels

Démuni de tout sens, de toute logique
Il nous transporte dans des mondes utopiques
Pouvant être aussi chaotique qu’idéaliste
Et nous y sommes malgré nous les protagonistes

Et si certains ont réussi à l’exprimer
D’autres tentent encore de s’en rappeler
Car lorsque l’on y met fin.
Il reste, malgré tous nos efforts, incertain.

Les membres du jury étaient :
M. Audiot (principal),
Mme Couturier (principale adjointe),
Mme Moreira (professeur de français),
Mme Baret (professeur de français),
M. Zampis (professeur de mathématiques)
M. Catala (professeur de sciences physiques et chimiques)
Mme Castillo (professeur d’espagnol)
Mme Lecadet (professeur documentaliste)